Le taux du Livret A, actuellement à 3 %, pourrait-il augmenter davantage malgré son lien avec l’inflation et les taux monétaires ? Le gouvernement a déjà fait des exceptions par le passé, laissant ainsi la porte ouverte à de possibles ajustements.
Le gouvernement français envisage de rémunérer le livret A au-delà de l’indexation sur l’inflation
Le taux du livret A, qui est actuellement fixé à 3 % depuis le 1er février dernier, pourrait-il connaître une nouvelle augmentation ? Le gouvernement a la possibilité de déroger à cette règle, comme il l’a déjà fait par le passé.
À partir du 1er août, le taux du livret A, qui est actuellement fixé à 3 %, devrait être augmenté. Potentiellement dépassant les 4 % selon la formule d’indexation qui prend en compte les taux monétaires et l’inflation sur une moyenne semestrielle pondérée.
Cependant, le gouvernement a le pouvoir de s’écarter de cette règle, une pratique courante depuis les années 1960. Face à une inflation avoisinant les 6 %, Bruno Le Maire exprime sa préoccupation. Surtout à la protection de l’épargne des Français. Les banques et la Caisse des dépôts, qui sont les distributeurs et les gestionnaires du livret A, soulignent quant à eux les coûts supplémentaires liés au financement immobilier. Notamment dans le secteur du logement social.
Le gouverneur de la Banque de France se trouve dans une position délicate. Et devant prendre en compte l’intérêt des épargnants et des emprunteurs. Selon les textes, il est tenu de donner son avis sur la question.
Le taux du livret A coûte cher aux banques et attire davantage que l’assurance-vie
L’évolution du taux du livret A depuis les années 1960, en comparaison avec l’inflation en pourcentage. Ceci met en évidence le fardeau financier pour les banques. Le groupe BPCE, qui détient une part de marché importante avec 30 % des livrets A, a enregistré une baisse de 29 % de ses résultats au premier trimestre. Et en atteignant 533 millions d’euros, en raison du « surcoût de l’épargne réglementée ».
La détermination du taux du livret A est basée sur l’évolution des prix et du marché monétaire. Cependant, l’application automatique de la formule n’a pas été respectée. Et les règles du jeu ont été constamment modifiées.
La dernière version, en 2021, minimise l’impact de la variable inflation. Et réaffirme que le gouvernement conserve le pouvoir de fixer le taux qu’il juge approprié. Le livret A connaît un succès croissant, avec une collecte de 20 milliards d’euros depuis le début de l’année. En surpassant ainsi les fonds en euros de l’assurance-vie, un produit d’épargne populaire.
Pendant la même période, les fonds en euros ont enregistré une décollecte nette d’environ 7 milliards d’euros. Selon la Banque de France, leur rendement moyen est de 2 %, moins attractif que les 3 % offerts par le livret A.