François Bayrou, allié de longue date d’Emmanuel Macron, exprime ses préoccupations concernant la réforme des retraites dans une interview pour le Journal du Dimanche. Selon lui, le gouvernement n’a pas fourni aux Français les chiffres de la comptabilité nationale, ce qui a rendu la situation floue. Il critique également l’utilisation d’un langage répétitif qui contribue à l’impopularité actuelle du président.
Dans une interview accordée au JDD, François Bayrou, chef du Modem, a critiqué le manque de transparence du gouvernement dans la réforme des retraites. Selon lui, le gouvernement n’a pas expliqué clairement les chiffres de la comptabilité nationale.
Ce qui a conduit à la crise politique actuelle. Il a également souligné que le débat sur la réforme des retraites n’a pas porté sur l’inéluctable rééquilibrage du système, ce qui est à l’origine de toutes les difficultés.
Bayrou considère que les oppositions qui remettent en question la nécessité d’un refinancement du système sont une « blague ». Il déplore que le gouvernement n’ait pas présenté les chiffres de la comptabilité nationale aux Français. Cela peut-être pour ménager les partenaires sociaux, pour rassurer Bruxelles ou par conformisme de pensée.
Bayrou estime que la démocratie est en jeu et qu’il est crucial de porter l‘exigence de totale information et de prise de conscience partagée pour conduire une grande réforme, sans quoi les fractures, les résistances et les réticences se manifesteront.
François Bayrou, le haut-commissaire au Plan, critique la mission de réinventer les rapports entre la base et le prétendu sommet. Lui qui a été entravée par les mécanismes de contrôle du pouvoir d’en haut. L’éternel retour des mêmes éléments de langage et des mêmes réflexes technocratiques.
Sur le fond, il aurait préféré un plan plus complet de retour à l’équilibre sur dix ou douze ans, avec des efforts demandés à d’autres catégories de la population en plus des salariés. Il exprime également sa souffrance face à l’incapacité des réformistes à trouver des méthodes de travail en commun. En jugeant qu’il y a des responsabilités des deux côtés, y compris l’approche raide de la CFDT et la crainte de l’exécutif de se faire ‘couillonner’.