La crise de l’immobilier empire. Henry Buzy-Cazaux, président fondateur de l’Institut du Management des Services Immobiliers, constate une division en France. Les riches peuvent acheter des maisons, les autres ne le peuvent plus.

Le crédit immobilier en baisse : Impact sur les transactions et la réalité du marché


L’effondrement des prêts immobiliers, en baisse de 50% depuis des mois, et la diminution des transactions dans le logement existant deviennent des sujets rarement évoqués. Les données officielles de la Banque de France attestent de la première, mais la seconde est plus floue, avec des chiffres provenant de diverses sources, parfois contradictoires.

Le consensus tourne autour d’une baisse de 15%, bien que certaines sources non institutionnelles parlent de chiffres plus alarmants, entre -20% et -35%. Cependant, même ces données les plus pessimistes ne sont pas aussi graves que les statistiques bancaires le laissent penser.

Il faut se pencher sur cet écart, car les deux constats restent étroitement liés. Ainsi, le crédit reste essentiel pour la plupart des achats immobiliers. Les prix des logements en France sont élevés par rapport aux revenus des ménages, et le crédit aide à combler ce fossé. Les économistes mesurent le coût des logements en années de revenus nets. Et en France, il faut en moyenne 6 ans pour acquérir une propriété, l’un des pires ratios au monde. Le crédit est donc essentiel pour rendre le marché accessible.

Pandémie : Les plus fortunés épargnent, mais le marché change


Durant la pandémie,  les plus riches réussissent à économiser. Il y a une première raison à cela. La baisse des volumes de transactions est due en partie à la diminution des valeurs immobilières. Ainsi, lorsque les professionnels de l’immobilier notent une forte réduction des transactions. Alors, cet indicateur familier peut être exacerbé par la baisse des prix. Ce qui permet d’ajouter ainsi à la diminution du nombre d’opérations.

En 2023, il ne serait pas surprenant que les valeurs aient chuté d’environ 10% par rapport à 2022. De plus, il y a la question de l’injection d’argent frais dans les transactions. Il est essentiel de s’y attarder pour ne pas simplifier les explications et croire que tout va bien, car les Français puisent dans leurs économies pour réaliser leurs projets.

En premier lieu, les emprunteurs utilisent leur épargne, celle de leurs parents ou grands-parents. Car sans un apport personnel conséquent, généralement entre 20 et 30% du montant de l’opération, le prêt n’est pas accordé.Plus le crédit est élevé, plus les intérêts, actuellement proches de 4%, sont importants, augmentant le risque d’incompatibilité avec les revenus. Il est donc nécessaire de réduire la part de l’emprunt, ce qui impacte le volume global des crédits enregistrés par la Banque de France.